
Préparer et réussir son opération du glaucome après 60 ans
Le glaucome progresse souvent de façon silencieuse, jusqu’à menacer sérieusement la vision. Lorsque les collyres et le laser ne suffisent plus, l’opération du glaucome devient une étape décisive. Mais que faut-il savoir vraiment avant, pendant et après cette intervention ?
D’abord qu’est-ce que le glaucome ?
Le glaucome est un groupe de maladies chroniques de l’œil qui concernent particulièrement les personnes de plus de 60 ans. Il se caractérise par une pression trop élevée à l’intérieur de l’œil, appelée pression intraoculaire, qui endommage progressivement le nerf optique. Ce dernier joue pourtant un rôle essentiel : il transmet les images captées par vos yeux jusqu’à votre cerveau.
Il existe deux formes principales de glaucome :
- Le glaucome à angle ouvert ou glaucome chronique : c’est le plus fréquent. Le liquide à l’intérieur de l’œil, l’humeur aqueuse, ne s’évacue plus correctement, ce qui entraîne une augmentation progressive de la pression. Les symptômes sont discrets (larmoiement, mal de tête) et la maladie avance lentement.
- Le glaucome à angle fermé ou glaucome aigu : plus rare mais plus brutal, il survient lorsque le système de drainage se bloque soudainement. Cela provoque une douleur oculaire intense, des nausées, une vision floue et parfois des halos autour des lumières. C’est une urgence médicale qui nécessite une prise en charge immédiate.
En France, le glaucome est l’une des principales causes de perte de vision après 65 ans. Mais détecté tôt, il peut être contrôlé et stabilisé grâce à un suivi ophtalmologique régulier et à des traitements adaptés.
Pourquoi une opération du glaucome est-elle parfois nécessaire ?
Dans la majorité des cas, le glaucome est d’abord contrôlé grâce à des collyres qui réduisent la pression intraoculaire, ou parfois grâce au laser. Mais il arrive que, malgré ces traitements, la pression reste trop élevée et continue d’abîmer le nerf optique. Dans cette situation, l’opération du glaucome devient indispensable. Son objectif n’est pas de retrouver la vision perdue, mais de ralentir ou stopper la progression de la maladie en diminuant durablement la pression dans l’œil.
Plusieurs techniques chirurgicales existent aujourd’hui, adaptées à chaque profil.
- La trabéculectomie : le chirurgien crée une nouvelle voie de drainage dans la paroi de l’œil (sclère) pour permettre au liquide intraoculaire de s’évacuer plus facilement.
- Les implants ou “shunts” : il s’agit de petits dispositifs insérés dans l’œil afin de réguler le flux du liquide et de maintenir une pression stable. Ils sont généralement utilisés pour les personnes atteintes de glaucome à angle ouvert.
- Les chirurgies mini-invasives (MIGS) : réalisées à travers de très petites incisions, elles sont moins traumatisantes et offrent une récupération plus rapide.
- D’autres options peuvent aussi être proposées selon la situation : la canaloplastie sans pénétration, certaines techniques de laser comme la trabéculoplastie ou l’iridotomie, ou encore, dans quelques cas (glaucome à angle fermé), l’extraction du cristallin et son remplacement par une lentille.
Chaque méthode est choisie par l’ophtalmologue en fonction de l’évolution de votre glaucome, de l’état de vos yeux et de votre santé générale. L’essentiel est de préserver le plus longtemps possible la vision encore présente et de maintenir votre autonomie au quotidien.
Ainsi, lorsque l’opération du glaucome est retenue comme solution, il est normal de se demander concrètement comment elle se déroule. Entre la préparation, le geste chirurgical et les suites immédiates, chaque étape a son importance pour que vous soyez rassuré et bien accompagné.
Ce que vous devez savoir avant l’opération du glaucome
Avant une opération du glaucome, votre ophtalmologue procède à une série d’examens indispensables. Ils permettent de mesurer précisément l’état de vos yeux et d’adapter la chirurgie à votre situation :
- la mesure de la tension intraoculaire : elle détermine la pression exercée à l’intérieur de l’œil ;
- le champ visuel : cet examen identifie les zones déjà affectées par le glaucome, parfois sans que vous en ayez conscience ;
- l’OCT (tomographie en cohérence optique) : elle permet d’analyser avec finesse l’état du nerf optique et de suivre son évolution.
Comment bien se préparer chez soi ?
La préparation à une opération du glaucome ne se limite pas aux examens médicaux. Certaines consignes précises, données par votre ophtalmologue et l’anesthésiste, doivent être respectées pour garantir le bon déroulement de l’intervention.
- Plusieurs semaines avant l’opération : si certains collyres irritent trop vos yeux, le médecin peut décider de les interrompre. À la place, un collyre anti-inflammatoire est souvent prescrit afin de calmer l’œil et de le préparer à la chirurgie.
- Quelques jours avant l’opération du glaucome : une consultation avec l’anesthésiste est obligatoire. Elle permet d’évaluer votre état général, d’identifier d’éventuels risques et de choisir le type d’anesthésie le plus adapté. C’est aussi le moment idéal pour signaler tous vos traitements en cours.
- Si vous prenez des anticoagulants ou de l’aspirine : il est essentiel de le mentionner à l’anesthésiste. En règle générale, l’aspirine et les médicaments fluidifiants du sang doivent être interrompus avant l’opération du glaucome pour limiter les risques de saignement, mais uniquement sur avis médical.
- La veille et le jour de l’opération : une douche avec un savon antiseptique est recommandée pour réduire le risque infectieux. Il est aussi conseillé de venir sans maquillage ni crème autour des yeux.
- Juste avant l’opération du glaucome : selon les indications de l’équipe médicale, il pourra vous être demandé d’être à jeun pendant quelques heures.
En suivant attentivement ces recommandations, vous mettrez toutes les chances de votre côté pour une convalescence sereine et sans complications.
Comment se déroule l’opération du glaucome ?
L’opération du glaucome est généralement réalisée en ambulatoire, ce qui signifie que vous rentrez chez vous le jour même. La durée varie selon la technique choisie, mais elle se situe le plus souvent entre 30 et 60 minutes. L’intervention est pratiquée sous anesthésie locale, parfois accompagnée d’une légère sédation pour plus de confort.
Le déroulement pas à pas
- À votre arrivée à l’hôpital, vous êtes accueilli soit en chambre, soit directement au bloc opératoire selon l’organisation du service. Vous êtes installé sur un brancard, la tête calée dans un repose-tête pour rester bien immobile.
- Préparation de l’œil et anesthésie : un professionnel de santé instille des gouttes anesthésiantes dans l’œil à opérer. En parallèle, il place les dispositifs nécessaires pour surveiller votre état de santé pendant l’intervention : électrodes pour le cœur, brassard pour la mesure de la tension artérielle, oxymètre pour la respiration.
- Mise en place du champ opératoire : votre visage et l’œil sont soigneusement désinfectés, puis un gel anesthésiant est appliqué. Le chirurgien pose un champ stérile sur votre visage, ne laissant visible que l’œil à opérer.
- Immobilisation de l’œil : une pince spéciale appelée blépharostat est installée sous les paupières afin de maintenir l’œil ouvert sans que vous ayez à forcer. Votre tête est également maintenue pour éviter tout mouvement involontaire.
Une fois toutes ces étapes terminées, l’opération du glaucome commence. Vous ne ressentez pas de douleur, seulement une légère sensation de pression ou de contact.
L’après-opération : récupération et suivi
L’opération du glaucome ne marque pas la fin du parcours, mais le début d’une période de convalescence qui nécessite attention et patience. Bien suivre les recommandations médicales est essentiel pour protéger votre œil et favoriser une bonne cicatrisation.
Les premiers jours après l’intervention
Les suites immédiates sont généralement simples, mais il est normal de ressentir une légère gêne, une sensation de corps étranger ou encore une petite rougeur. Ces signes disparaissent progressivement. Pour limiter les risques :
- évitez les efforts physiques intenses (port de charges lourdes, sport, jardinage) et toute activité pouvant entraîner une pression dans l’œil ;
- ne frottez jamais votre œil opéré, même si vous avez envie de le soulager ;
- bannissez la piscine et les environnements poussiéreux pendant plusieurs semaines afin de réduire le risque d’infection ;
- évitez de vous maquiller les yeux notamment le premier mois après l’opération.
Les traitements post-opératoires
Votre ophtalmologue vous prescrit généralement des collyres antibiotiques et anti-inflammatoires après l’opération du glaucome. Ils doivent être instillés à heures régulières, selon l’ordonnance, pour éviter toute complication. L’hygiène des mains avant chaque application est primordiale.
Le suivi médical
Les consultations post-opératoires sont rapprochées au début : quelques jours après l’opération du glaucome, puis régulièrement dans les semaines qui suivent. L’objectif est de contrôler :
- la pression intraoculaire ;
- la bonne cicatrisation ;
- et l’absence d’infection ou d’inflammation excessive.
Ce suivi restera indispensable à long terme, car le glaucome est une maladie chronique qui nécessite une surveillance à vie.
Conseils pratiques pour bien vivre la convalescence
- Préparez de l’aide à domicile pour les courses, le ménage ou la préparation des repas durant les premiers jours.
- Continuez à appliquer vos collyres et respectez scrupuleusement vos rendez-vous médicaux, même si vous vous sentez mieux.
- Protégez vos yeux en portant des lunettes de soleil ou de protection si votre médecin le recommande.
- Restez attentif aux signaux d’alerte : douleur inhabituelle, baisse soudaine de la vision, forte rougeur. Dans ces cas, contactez immédiatement votre ophtalmologiste.
- Dormez dans la position recommandée : selon l’œil opéré, votre médecin peut vous conseiller d’éviter de dormir sur ce côté, ou de garder la tête légèrement surélevée avec un oreiller supplémentaire.
- Limitez la lecture et l’utilisation des écrans les premiers jours, car vos yeux peuvent fatiguer plus vite. Reposez-les régulièrement.
- Ne conduisez pas tant que votre ophtalmologue ne vous y a pas autorisé. La vision peut être encore floue ou instable après l’opération du glaucome.
L’opération du glaucome offre aux seniors une chance de protéger durablement leur vue. Associée à un accompagnement médical attentif, cette intervention ouvre la voie à une vie plus sereine, où la vision reste un atout précieux pour conserver confort et autonomie.