Effets secondaires de la morphine à surveiller chez la personne âgée - Heyme
Publication :  2 OCT. 2025
Mise à jour :  2 OCT. 2025
5 MIN
 

Effets secondaires de la morphine à surveiller chez la personne âgée

Douleurs intenses, interventions chirurgicales ou soins palliatifs : la morphine reste un allié précieux. Toutefois, avec l’avancée en âge, l’organisme y réagit différemment. Cet article aide à mieux comprendre les effets secondaires de la morphine chez la personne âgée et les précautions à prendre pour un usage sécurisé. 

Pourquoi le médecin peut proposer un traitement à base de morphine ? 

La morphine est prescrite lorsque les douleurs deviennent trop fortes pour être soulagées par des traitements classiques, comme le paracétamol ou les anti-inflammatoires. Ce n’est pas un choix fait à la légère, mais une solution proposée quand il s’agit de retrouver un confort de vie acceptable. 

Elle est utilisée notamment dans trois grandes situations : 

  • les douleurs chroniques difficiles à soulager, comme celles liées à une arthrose sévère, des douleurs nerveuses persistantes (aussi appelées névralgies), ou certaines douleurs liées à des maladies longues, comme le cancer. Dans ces cas, la douleur peut devenir handicapante au quotidien et altérer le sommeil, l’humeur ou l’appétit ; 
  • les douleurs aiguës après une opération ou un traumatisme, comme une fracture ou une chirurgie lourde. Lorsque ces douleurs sont intenses, la morphine peut être prescrite temporairement, le temps que le corps récupère ; 
  • les soins palliatifs, c’est-à-dire lorsque l’objectif n’est plus de guérir, mais de maintenir une qualité de vie optimale, en particulier dans les dernières étapes d’une maladie. La morphine joue alors un rôle important pour calmer la douleur et atténuer l’anxiété. 

Les effets secondaires les plus courants de la morphine sur la personne âgée 

Comme tout traitement puissant, la morphine peut provoquer certaines réactions, en particulier chez les personnes âgées, dont l’organisme est souvent plus sensible. Mieux connaître les effets secondaires de la morphine chez la personne âgée permet de les repérer rapidement et d’en parler sans tarder avec son médecin. 

La constipation 

C’est sans doute l’effet secondaire le plus fréquent. La morphine ralentit le transit intestinal, entraînant des selles plus dures et moins régulières. Or, chez les personnes âgées, l’intestin fonctionne souvent plus lentement, et ce ralentissement supplémentaire peut rapidement provoquer un réel inconfort, voire des douleurs. 

Pour éviter cela, les médecins prescrivent généralement un laxatif dès le début du traitement, en prévention. Une bonne hydratation, une alimentation adaptée et une activité physique légère (comme la marche) peuvent aussi aider. 

La somnolence ou un état de confusion passagère 

En début de traitement, certaines personnes peuvent ressentir une fatigue marquée, un besoin de dormir plus souvent ou une sensation de ne pas avoir les idées claires. Il arrive aussi qu’une certaine confusion apparaisse, avec des oublis ou des difficultés à se repérer dans le temps. Ces effets secondaires de la morphine sont souvent transitoires chez la personne âgée, mais ils méritent d’être signalés. Le médecin peut alors ajuster la dose, ou espacer les prises pour éviter que cela ne gêne le quotidien. 

Les nausées et vomissements 

Il n’est pas rare de ressentir un certain malaise digestif, surtout au début. Une envie de vomir ou une sensation de haut-le-cœur peuvent survenir dans les premières heures suivant la prise. Cela ne dure généralement pas, mais si l’inconfort persiste, un médicament antiémétique peut être prescrit pour améliorer la tolérance du traitement. 

Les difficultés à uriner 

Chez certains patients, la morphine peut perturber le fonctionnement de la vessie. Ce trouble, plus fréquent avec l’âge et en cas de problème de prostate, fait partie des effets secondaires de la morphine chez la personne âgée qu’il est important de surveiller. En cas de gêne, un ajustement du traitement ou un suivi adapté peut suffire. 

Le ralentissement de la respiration 

C’est l’un des effets secondaires les moins fréquents de la morphine chez une personne âgée, mais qu’il faut connaître. La morphine peut parfois ralentir la fréquence respiratoire. Ce risque est plus important si le traitement est mal dosé ou s’il est associé à d’autres médicaments sédatifs, comme certains somnifères.  

Autres manifestations possibles 

En plus des effets secondaires les plus fréquents, la morphine peut parfois provoquer d'autres gênes chez la personne âgée, généralement moins graves, mais qu’il est bon de connaître pour les gérer au mieux. 

Sécheresse de la bouche 

Parmi les effets secondaires de la morphine chez la personne âgée, la sécheresse buccale est fréquente, parfois dès les premières prises. Elle est causée par une diminution de la salivation, typique des opioïdes.  

Bien que souvent bénigne, cette sécheresse peut devenir inconfortable. Pour y remédier, plusieurs solutions existent :  

  • boire régulièrement de petites gorgées d’eau ;  
  • sucer des bonbons sans sucre ;  
  • utiliser des gommes à mâcher pour stimuler la salive.  

L’hygiène bucco-dentaire joue aussi un rôle clé : un brossage doux, des bains de bouche sans alcool et des visites régulières chez le dentiste permettent de prévenir les petites infections ou irritations liées à une bouche moins bien hydratée. 

Vertiges ou sensation de tête qui tourne 

Certains patients ressentent des vertiges, en particulier lorsqu’ils passent de la position allongée à la position debout. Il s’agit d’un phénomène appelé hypotension orthostatique : la pression artérielle baisse brusquement, ce qui peut donner l’impression que "tout tourne" ou entraîner une perte d’équilibre. C’est l’un des effets secondaires de la morphine à ne pas négliger chez une personne âgée. 

Sensation de démangeaisons (prurit) 

Des démangeaisons légères peuvent survenir, notamment au niveau du visage ou du haut du corps. Il ne s’agit pas d’une allergie, mais d’une réaction à la libération d’histamine par l’organisme, un effet classique mais généralement passager. Si ces démangeaisons deviennent gênantes, le médecin peut proposer un traitement antihistaminique ou diminuer la dose du médicament.  

Signaux d’alarme : quand consulter un médecin sans délai ? 

Même si la morphine est le plus souvent bien tolérée, certains signes doivent alerter et justifient une surveillance attentive.  

Identifier rapidement les effets secondaires de la morphine chez la personne âgée permet une prise en charge efficace. Dans la majorité des cas, un simple ajustement du traitement suffit, à condition d’intervenir sans attendre. 

Parmi les situations qui doivent vous alerter : 

  • une somnolence excessive ou un état de torpeur inhabituel : si vous vous sentez anormalement endormi, moins réactif ou que vous avez du mal à rester éveillé, cela peut indiquer que la dose est trop forte pour votre organisme ; 
  • une respiration qui devient irrégulière ou ralentie : un souffle court, lent ou saccadé n’est jamais à banaliser. Ce type de réaction peut s’aggraver sans prévenir ; 
  • une désorientation soudaine ou un comportement confus : oublier où vous êtes, perdre la notion du temps ou tenir des propos incohérents sont des signes à ne pas négliger, surtout s’ils apparaissent brutalement ; 
  • des vertiges marqués ou une perte soudaine d’équilibre : si vous vous sentez étourdi en vous levant ou si vous chutez sans raison évidente, parlez-en rapidement à votre médecin : cela peut être lié au traitement ; 
  • une constipation qui persiste malgré les mesures habituelles : lorsqu’aucune amélioration n’est pas constatée au bout de plusieurs jours, il est important d’agir avant que la situation ne se complique ; 
  • des difficultés inhabituelles à uriner : un jet très faible, des envies sans pouvoir évacuer ou une absence prolongée d’urine doivent vous pousser à consulter. 

Dans toutes ces situations, il ne faut pas interrompre le traitement seul, ni baisser la dose sans avis médical. Un simple ajustement permet souvent de continuer le traitement tout en limitant les effets secondaires de la morphine chez la personne âgée. 

Comment limiter les effets secondaires de la morphine ?  

Pour limiter les effets secondaires de la morphine chez la personne âgée et garantir un traitement à la fois efficace et bien toléré, plusieurs précautions sont mises en place dès le début, puis ajustées régulièrement selon l’évolution de la situation. 

Un bilan avant de commencer 

Avant toute prescription, le médecin dresse un bilan de santé (reins, foie, traitements en cours) pour anticiper les effets secondaires de la morphine chez la personne âgée et ajuster la dose de départ. 

Une adaptation progressive 

La morphine est toujours introduite à faible dose, puis modifiée pas à pas. Ce titrage progressif soulage la douleur tout en limitant les réactions indésirables. 

Des formes variées selon vos besoins 

Comprimés à libération immédiate, formes prolongées ou patchs : le choix galénique s’adapte à votre rythme de vie et à l’intensité de vos douleurs. 

Une prévention de la constipation et des chutes 

Certains effets secondaires de la morphine chez la personne âgée, comme la constipation ou les vertiges, sont anticipés : laxatif systématique et conseils pour sécuriser votre domicile (barres d’appui, tapis antidérapants). 

Un suivi régulier et personnalisé 

À chaque consultation, le médecin réévalue la balance bénéfice-risque, ajuste la dose ou envisage d’autres solutions pour garantir un traitement efficace et bien toléré dans la durée. 

Quelles alternatives à la morphine ? 

Quand les effets secondaires de la morphine chez la personne âgée deviennent trop gênants, d’autres solutions existent : 

  • autres opioïdes : des médicaments comme l’oxycodone ou le fentanyl peuvent être prescrits. Ils agissent comme la morphine mais ont parfois moins d’effets secondaires ;
  • antalgiques non opiacés : le paracétamol ou certains anti-inflammatoires (avec prudence chez les seniors) peuvent suffire pour des douleurs modérées. Le néfopam est aussi une option en milieu hospitalier ;
  • traitements des douleurs nerveuses : des antidépresseurs ou antiépileptiques (comme la gabapentine) sont parfois utilisés en cas de douleurs chroniques liées aux nerfs.
  • approches non médicamenteuses : kinésithérapie, relaxation, hypnose, acupuncture pour réduire la dose ou éviter les effets secondaires de la morphine chez la personne âgée.

Mieux connaître les effets secondaires de la morphine chez la personne âgée, c’est pouvoir agir sans crainte, en collaboration avec votre médecin, pour adapter le traitement, prévenir les risques et conserver une qualité de vie malgré la douleur. 

 

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