Grossophobie : de la violence au body positive - Heyme
Publication :  9 NOV. 2022
Mise à jour :  21 FÉVR. 2025
8 MIN
 

Grossophobie : de la violence au body positive

Malgré les progrès réalisés dans la lutte contre les discriminations, la grossophobie persiste dans la société, alimentée par des normes de beauté irréalistes et une ignorance des réalités de l'obésité. Quels sont les différents aspects de la grossophobie ? On les découvre ensemble dans cet article.

 

La grossophobie : une discrimination négligée

C’est une discrimination dont on parle peu, pourtant, le traitement réservé aux personnes en surpoids ou obèses est souvent violent : régulièrement pointées du doigt, elles seraient forcément responsables de leurs kilos en trop et ne feraient rien pour les éliminer. C’est là une idée reçue largement répandue et rarement déconstruite par la société qui encourage la stigmatisation de celles et ceux dont le corps est jugé non conforme à la norme traditionnellement acceptée, à savoir être mince. 

Cette stigmatisation a progressivement conduit à une forme de discrimination peu reconnue tant elle est acceptée par la société. La grossophobie est pourtant l’un des vingt critères de discrimination reconnus par le Défenseur des droits, au même titre que le racisme ou le sexisme, et est inscrite dans le code pénal. On oublie trop souvent que l’obésité est une maladie, quant au surpoids c’est un facteur qui augmente le risque d’avoir d’autres pathologies. 

Les résultats de la dernière enquête sur la santé des étudiants réalisée par HEYME révèlent que parmi les étudiants ayant fait l’expérience d’une forme de discrimination, 30% d’entre eux ont été discriminés en raison de leur apparence physique. Parmi ces cas, se trouvent des personnes victimes de grossophobie (voici l’enquête complète). 

Dans la vie de tous les jours, la grossophobie se traduit notamment par le peu de visibilité accordée aux personnes obèses, ou ayant une forte corpulence dans les médias, ou encore par le mobilier urbain, quasiment systématiquement inadapté, et par une violence plus frontale que sont toutes les manifestations quotidiennes du rejet des personnes dont le corps est jugé trop imposant.

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Quelles sont les causes de la grossophobie ? 

La grossophobie trouve ses racines dans des normes esthétiques et culturelles profondément ancrées qui privilégient la minceur et assimilent souvent l’obésité à un manque de volonté. 
Ce préjugé est largement alimenté par les réseaux sociaux, les médias et la publicité, qui diffusent constamment des images idéalisées et irréalistes du corps, créant ainsi une pression sociale immense. Par ailleurs, l’éducation, les discours populaires et même certaines pratiques médicales perpétuent cette stigmatisation en réduisant la complexité des questions de surpoids à des considérations purement esthétiques ou comportementales, sans prendre en compte les facteurs génétiques, socio-économiques et environnementaux. 
La simplification excessive des causes de l’obésité contribue également à la culpabilisation des personnes concernées et renforce l’idée erronée selon laquelle l’embonpoint ou l’obésité serait exclusivement le résultat d’un choix individuel. 
Cette forme de discrimination ne résulte donc pas d’un seul facteur mais d’un ensemble d’éléments interconnectés qui se renforcent mutuellement, rendant difficile la lutte contre ce phénomène enraciné dans notre société. 

Les manifestations de la grossophobie 

  • La pression pour perdre du poids : pour les personnes en surpoids depuis l’enfance, l’injonction de perdre du poids est bien souvent la première marque de violence. Ces personnes sont alors sans cesse renvoyées à la prétendue anormalité de leur corps et l’entourage n’est plus un soutien. 
  • Les remarques culpabilisantes : les réflexions peuvent venir de l’entourage comme d’anonymes qui croient bon de formuler des conseils pour perdre du poids sans pour autant connaitre l’état de santé des personnes à qui ils s’adressent. Juger le corps de l’autre et se moquer de ce qui est différent de la norme est toujours une façon de se rassurer pour les auteurs de ces remarques. 
  • L’attitude des soignants : certains soignants se montrent moins tolérants vis-à-vis des patients obèses sans cesse ramenés à leur surpoids, même lorsqu’ils consultent pour une autre raison. Le regard de certains soignants peu délicats est une forme de violence démultipliée pour le patient. 
  • Le body shaming : les humiliations dans la vie sociale se poursuivent sur les réseaux sociaux. Les commentaires décomplexés, les remarques perpétuelles sur le corps sont autant de manifestations du body shaming. A cela s’ajoute la surreprésentation des corps parfaits sur les réseaux sociaux, notamment Instagram. 
  • La discrimination sur le marché du travail : trouver sa place professionnellement lorsqu’on est en surpoids n’est pas évident non plus. Certains employeurs ne se privent pas de faire remarquer à des candidat(e)s que leur apparence est un problème. Les remarques désobligeantes se poursuivent même pour les actifs : des témoignages de personnes obèses ou en simple surpoids font état de remarques peu délicates de la part des responsables les enjoignant à perdre du poids. 
  • L’intériorisation : la plus forte violence ressentie par les victimes de grossophobie est l’intériorisation des remarques, qui mènent à l’auto dévalorisation et même à la honte de soi. 

Mais derrière ces réalités, ce sont des histoires individuelles qui illustrent le mieux la manière dont cette stigmatisation peut affecter la vie des victimes. Prenons l’exemple de Sophie. Lors d’une soirée entre amis, elle a été confrontée à des commentaires déplacés sur son poids, sous forme de plaisanteries. Si ces remarques pouvaient sembler anodines pour certains, elles ont profondément touché Sophie, l’amenant à se sentir isolée et diminuée. Blessée dans son estime de soi, elle a commencé à douter d’elle-même et à éviter certaines interactions sociales, par crainte d’être à nouveau la cible de moqueries. 
Si toi aussi tu as été victime de grossophobie, sache qu’il existe des solutions pour t’aider à reprendre confiance en toi et aller de l’avant. Le Pack Bien-être HEYME est spécialement conçu pour t’accompagner dans ces moments difficiles, en te permettant de consulter un psychologue dans un cadre bienveillant. Ce pack propose le remboursement de 4 consultations psychologiques (jusqu’à 100 €/an), afin que tu puisses bénéficier du soutien émotionnel nécessaire pour surmonter cette épreuve et retrouver ta confiance en toi. En complément, le Pack Bien-être HEYME te permet de bénéficier du remboursement d’une consultation diététique (forfait de 30 €/an), si tu souhaites profiter d’un bilan avec un professionnel de la nutrition afin d’adapter ton alimentation en fonction de tes besoins, sans pression ni jugement. 

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Grossophobie : quelles conséquences ? 

Les répercussions psychologiques de la grossophobie sont particulièrement lourdes et multiformes. D'une part, elle mine systématiquement l'estime de soi en imposant aux victimes une image dévalorisée d'elles-mêmes, ce qui peut se traduire par des troubles du comportement alimentaire. Ces pressions constantes et ces injonctions à se conformer à des standards irréalistes accroissent le risque d'anxiété et de dépression, plongeant les victimes dans une spirale de doute et d'auto-critique. 
D'autre part, l'expérience du rejet et de la stigmatisation, que ce soit dans le milieu professionnel, social ou familial, conduit fréquemment à un isolement social. Se sentant incomprises et exclues, les victimes se replient sur elles-mêmes et perdent peu à peu des sources de soutien et d'interaction essentielles à leur bien-être. 
Ce double impact, tant sur l'estime de soi que sur l'intégration sociale, renforce un cercle vicieux qui aggrave leur détresse psychologique et compromet leur qualité de vie globale. 

Vers une acceptation de son corps : le body positive

Heureusement, face à la banalisation des corps parfaits et à la normalisation de la minceur, un nouveau courant a émergé : le body positive. Ce mouvement qui prône l’acceptation de soi invite chacun à être à l’aise avec son corps, ses formes et à l’aimer. Le body positive prend le revers du body shaming, en invitant à aimer son corps dans son regard à soi et non dans celui des autres. Le body positive se manifeste aujourd’hui sur les réseaux sociaux par le fait de poster des photos de soi dans lesquelles chacun assume ce qui est considéré comme des défauts : vergetures, embonpoint, cicatrices ou corps imposant.  

En France, 70% des personnes obèses subissent régulièrement la discrimination. La grossophobie est donc susceptible de toucher un grand nombre de personnes (source : sondage réalisé par Odoxa, pour la Ligue contre l’obésité). Aujourd’hui, le body positive apparait comme un mouvement émancipateur et une réponse indispensable pour contrer les manifestations de la grossophobie. 

Pour aller plus loin : 

Le blog gras politique: un collectif qui dénonce la grossophobie partout où elle peut se manifester (au travail, dans l’espace public, dans les soins…) et qui permet aux personnes victimes de grossophobie de témoigner des violences qu’elles ont vécues. 

Le média social FRAICHES : très engagé pour le body positive, ce compte donne très souvent la parole à des influenceuses, personnalités connues ou anonymes pour évoquer le sujet de la grossophobie et de l’acceptation de soi. 

Lutter contre la grossophobie passe aussi par le signalement du body shaming sur les réseaux sociaux. 

La grossophobie est un problème complexe et profondément enraciné dans la société française. Elle se manifeste par des préjugés, des stéréotypes et des discriminations envers les personnes en surpoids ou obèses. Pour mettre fin à la grossophobie, il est essentiel de sensibiliser le public, de favoriser la diversité corporelle et de remettre en question les stéréotypes et les préjugés.

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