Qu’est-ce que le syndrome du choc toxique (SCT) ?
On parle de plus en plus du syndrome du choc toxique (SCT), également appelé « maladie du tampon ». Mais de quoi s’agit-il exactement ? Comment se manifeste-t-il ? Comment le diagnostiquer ? Quel traitement et comment l’éviter ? On vous dit tout sur cette maladie rare, mais suffisamment grave !
Qu’est-ce que le syndrome du choc toxique (SCT) ?
Le syndrome du choc toxique (SCT) est une inflammation violente, causée par une bactérie : le staphylocoque doré (staphylococcus aureus). Cette bactérie fabrique une toxine, qui pénètre dans la circulation sanguine, avant d’atteindre un ou plusieurs organes.
Le staphylocoque doré est naturellement présent dans notre environnement et demeure sans danger s’il reste sur notre peau mais lorsqu’il parvient à introduire sa toxine dans la circulation sanguine, il devient alors dangereux pour l’organisme.
Le syndrome du choc toxique (SCT) est fréquemment associé à l'utilisation de tampons chez les femmes. Quelle que soit leur composition, ces absorbants internes peuvent créer un environnement propice à la prolifération des bactéries. Les microlésions de la paroi vaginale permettent aux bactéries de s’infiltrer et de s'accumuler dans le vagin. Dans 70% des cas, le choc se produit lors des menstruations, c'est donc un choc menstruel.
Le syndrome du choc toxique (SCT) peut toucher n'importe quelle partie du corps même s'il survient généralement dans le vagin.
L’infection peut également apparaître chez les femmes en aménorrhée ou celles qui n'utilisent pas de tampons. Dans ce cas, il s’agit du syndrome du choc toxique non menstruel. Il survient dans les cas suivants :
- lorsque les souches de Staphylococcus aureus ou staphylocoque doré sécrètent des toxines ;
- suite à l’utilisation de contraceptifs vaginaux par exemple des éponges contraceptives ;
- après une infection vaginale ;
- suite à un accouchement.
Le syndrome du choc toxique (SCT) non menstruel peut également survenir chez les femmes, les hommes ou les enfants en réaction à des plaies post-chirurgicales, des brûlures, certaines infections cutanées ...
Le syndrome du choc toxique (SCT) peut être mortel, il est donc important de reconnaître les symptômes.
Les symptômes du syndrome de choc toxique
Le syndrome du choc toxique (SCT) se manifeste par une fièvre élevée, des maux de gorge et de tête, des vomissements, une diarrhée, un état confusionnel intermittent et des éruptions cutanées.
La gravité de la situation varie en fonction du degré d’absorption et de la composition chimique du tampon ou de l’absorbant interne utilisé.
Une inflammation non traitée peut conduire à un état de choc sévère et modifier le fonctionnement d’autres organes du corps humain. Si les symptômes initiaux peuvent s'améliorer, le syndrome du choc toxique peut continuer à progresser dans le corps et endommager des organes tels que les reins, le foie, le cœur et les poumons.
Consulte rapidement si ces symptômes surviennent pendant tes règles, si tu as utilisé des tampons ou en cas d’infection cutanée.
Diagnostic du syndrome de choc toxique (SCT)
Pour détecter l’infection bactérienne, l’observation clinique est indispensable. Le médecin procède à l’isolement du micro-organisme et réalise ensuite une culture bactérienne.
Ton médecin peut également examiner des échantillons de sang et d’urine. Le vagin, le cou et la gorge peuvent aussi être scannés pour prendre des échantillons à analyser en laboratoire. D’autres procédures de diagnostic telles que l'IRM ou la tomodensitométrie peuvent être utiles pour localiser avec précision les tissus affectés.
Pour évaluer les conséquences de la maladie, on peut te prescrire d’autres tests comme la ponction lombaire ou la radiographie pulmonaire.
N.B. Bien que la Sécurité sociale propose une bonne couverture santé, elle ne rembourse que partiellement les frais médicaux, notamment les analyses et la radiologie. D’où, l’intérêt de souscrire une complémentaire santé de type HEYME qui intervient pour compléter les remboursements de la Sécurité sociale et t’assurer un remboursement optimal de tes fais médicaux en fonction du niveau de garantie souscrit.
Traitement du syndrome de choc toxique
Pour les cas légers, l’infection peut être traitée par antibiotiques, pour éliminer les micro-organismes pathogènes et prévenir les rechutes.
Dans les cas développés, des immunoglobulines peuvent être administrées pour neutraliser les toxines produites par les bactéries. L’effet dure des semaines, mais la maladie peut ne pas induire une immunité active, les rechutes sont donc possibles.
Le syndrome du choc toxique (SCT) est une pathologie récurrente qui a tendance à se produire chez les femmes déjà touchées par l'infection dans 30 à 40% des cas.
Si les toxines ont affecté le tissu cutané ou d'autres extrémités du corps comme les doigts ou les orteils, la zone infectée doit être détoxifiée.
Dans les cas très graves, une chirurgie peut être nécessaire pour nettoyer l’infection, retirer les tissus nécrosés ou drainer la plaie infectée.
En gros, le traitement d’urgence du syndrome comprend :
- l’élimination des corps étrangers, liés à l’infection ;
- la décontamination chirurgicale de la plaie et l’élimination des tissus dévitalisés ;
- l’administration d’antibiotiques ;
- la réanimation liquidienne pour réhydrater le patient et corriger les déséquilibres hydriques.
Le médecin doit également surveiller les fonctions rénales, hépatiques et cardiopulmonaires.
Comment éviter le syndrome de choc toxique ?
Si tu mets des tampons, lis bien les étiquettes et opte pour des tampons avec un taux d’absorption minimal. Il est recommandé de changer de tampons régulièrement, toutes les 4 heures maximum pour chaque utilisation.
Alterne les absorbants internes et externes, tampons et serviettes hygiéniques par exemple, pour laisser le temps aux toxines de se dissiper. Si le flux menstruel est doux, les petites serviettes restent la meilleure solution.
Attention, les coupes menstruelles peuvent, elles aussi, provoquer le syndrome de choc toxique. Selon une étude publiée dans la revue scientifique Applied and Environmental Microbiology, les coupes menstruelles créent des conditions idéales pour la prolifération des staphylococcus aureus dans le vagin.
Si tu as déjà souffert du syndrome du choc toxique, d'une inflammation aiguë due à une infection à staphylocoques ou à une infection bactérienne, n'utilise pas de tampons. Le syndrome du choc toxique peut réapparaître.
Nous espérons que cet article t’a été d’une grande utilité et t’a donné toutes les informations pour bien te prémunir de cette maladie rare, mais suffisamment grave.