En Occident, l’usage de la chicha est en progression notamment auprès des jeunes. Depuis quelques années, ce phénomène de mode prend de plus en plus d’ampleur puisqu’on assiste à une expansion de bars à chicha. Utilisation, idées reçues et dangers. Décryptage.

La chicha : qu’est-ce que c’est ? 

La chicha, aussi appelée « narguilé », « narghilé », « chilam » ou « hooka », est une pipe à eau de tailles variées qui permet de fumer du tabac.

Originaire du Moyen-Orient, le narguilé se compose de plusieurs parties : une cheminée, un foyer (un bol supérieur), un plateau qui sert de cendrier, un vase (un réservoir à eau), un tuyau flexible et une pipe.

Le foyer contient le tabamel qui est un mélange de tabac à hauteur de 30% et de mélasse à hauteur de 70%.

La mélasse est un liquide sirupeux qui contient 50% de sucre et des pulpes de fruits qui confèrent à la fumée une saveur et des arômes fruités : pomme, menthe, fraise, abricot, banane, noix de coco, cappuccino, coca…

Les idées reçues quant aux dangers de la chicha 

• La chicha est plus naturelle que la cigarette ;
• Sa fumée est moins nocive que celle de la cigarette ;
• Il n’est pas possible d’en devenir addict comme il n’y a pas de nicotine.

Toutes ces idées sont archi-fausses, la réalité est bien différente !

La chicha, les vrais dangers

D’après l’Institut National du Cancer, les fumées des substances organiques de la chicha libèrent environ 4 000 composés chimiques lors de leur combustion.

Tu dois savoir, qu’en la fumant, tu t'exposes à 125 fois plus de fumée, 25 fois plus de goudron et 10 fois plus de monoxyde de carbone que dans une seule cigarette.

Une cession de narguilé où l’inhalation est plus longue et plus profonde revient à fumer l’équivalent d’un paquet de cigarette.

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Les substances toxiques de la chicha

Le goudron : la combustion du charbon, de la mélasse et du tabac produit du goudron. La quantité de ce goudron est beaucoup plus élevée dans le narguilé que dans la cigarette vu que la quantité de tabac utilisée est beaucoup plus importante.

Le monoxyde de carbone (CO) : la combustion du goudron génère aussi du monoxyde de carbone (CO), un gaz très toxique. La quantité de monoxyde de carbone inhalée lors de l’utilisation d’une chicha équivaut à la consommation de 15 à 50 cigarettes.

La nicotine : la nicotine, reste en partie stockée dans l’eau du vase, mais les fumeurs de narguilé inhalent plus de fumée que celle inhalée quand on fume une cigarette. On est à peu près à 2 fois plus de nicotine par rapport à une seule cigarette. 74 litres de fumée sont inhalés par chicha contre 0,6 pour une cigarette.

Le tabac : dans le foyer du narguilé, il y a environ 10 à 20 g de tabac contre 0,5 à 1 g dans une cigarette. Dans la fumée du narguilé, on trouve des hydrocarbures ainsi que des métaux lourds dont la teneur en plomb, chrome, nickel, arsenic, béryllium, cobalt … est plus élevée que celle qu’on trouve dans la fumée de la cigarette. Ces hydrocarbures et métaux lourds proviennent du tabac, du charbon, de la mélasse et aussi de la feuille d’aluminium.

Seulement 3% des métaux lourds restent dans l’eau du narguilé. Les 97% de ces métaux sont dans la fumée que tu aspires. Un narguilé d’une durée moyenne d'une heure équivaut à un paquet de cigarettes. La fumée du narguilé contient donc les mêmes substances fortement toxiques, qui favorisent l'apparition de maladies chez les fumeurs de cigarettes mais en plus grandes quantités.

La chicha, une pratique lourde de conséquences

Le fumeur de narguilé dont la consommation est régulière risque les mêmes maladies qu’un fumeur de cigarettes, à savoir :

• les maladies pulmonaires (bronchopneumopathies, bronchites chroniques…) ;
• les maladies cardiovasculaires ou les AVC (Accident Vasculaire Cérébral) ;
• les cancers notamment le cancer du poumon, de la gorge, des lèvres, de la vessie et des voies aéro-digestives supérieures ;
• l’infarctus.

La chicha expose aussi le fumeur à des risques de contagions bactériennes ou virales comme l’herpès, l'hépatite ou la tuberculose du fait qu’elle est un instrument utilisé par plusieurs personnes qui fument sur le même embout de manière consécutive et récidivée.

Bien que la chicha ne soit pas une tradition française authentique, elle a gagné en popularité en tant qu'activité de loisir, surtout parmi les jeunes. Cependant, cette popularité n'est pas sans risques. Elle comporte des dangers pour la santé dont il vaudrait mieux s’en prévenir.