L’asthme est une maladie chronique fréquente chez l’enfant. Pourtant, avec une prise en charge adaptée et quelques précautions au quotidien, il est possible de mieux la contrôler. Mais alors, comment reconnaître ses signes et surtout, quels sont les bons réflexes pour prévenir les crises ?

Comprendre l’asthme chez l’enfant

L’asthme est une maladie respiratoire chronique qui touche environ 10 % des enfants en France, selon Santé Publique France. Il s’agit d’une affection inflammatoire des bronches qui entraîne une hyperréactivité face aux agressions extérieures, comme la pollution, les allergènes, les infections ou encore les variations climatiques. Cette hypersensibilité provoque des réactions excessives des voies respiratoires, entraînant des difficultés respiratoires plus ou moins sévères.

Lorsqu’un enfant ayant de l’asthme est exposé à un facteur déclencheur, son système respiratoire réagit de trois manières principales :

• inflammation des bronches : la paroi interne devient rouge et gonflée, ce qui réduit l’espace disponible pour le passage de l’air ;

• contraction des muscles qui entourent les bronches : entraînant un rétrécissement supplémentaire des voies respiratoires ;

• production excessive de mucus : rendant la respiration encore plus difficile.

L’asthme chez l’enfant peut apparaître dès le plus jeune âge, mais son diagnostic est parfois compliqué avant l’âge de 5 ans. À cet âge, les infections respiratoires sont courantes, et il est difficile de distinguer un asthme débutant d’un simple épisode viral.

Quels sont les symptômes de l’asthme ?

Les symptômes de l’asthme peuvent varier en fréquence et en intensité d’un enfant à l’autre. Ils se manifestent par des épisodes de difficultés respiratoires qui peuvent apparaître de manière ponctuelle ou récurrente. Ces épisodes, souvent soudains et temporaires, sont appelés crises d’asthme.

Si votre enfant présente au moins l’un des symptômes suivants, il est recommandé d’en parler à un médecin.

• Sifflements à l'expiration : lorsque les bronches sont rétrécies, l’air peine à circuler et produit un sifflement caractéristique à l’expiration.

• Toux persistante : la muqueuse des bronches est anormalement sensible à certains irritants, ce qui peut provoquer une toux sèche, notamment la nuit ou en réaction à un effort, un rire ou une émotion forte.

• Gêne respiratoire : la respiration devient plus difficile, surtout à l’expiration, à cause du rétrécissement des bronches.

• Oppression thoracique : l’air s’évacue difficilement des poumons, entraînant une sensation d’oppression ou d’étouffement, qui peut être angoissante pour l’enfant.

Les symptômes d’asthme peuvent évoluer dans le temps chez votre enfant, avec des périodes de répit et des pics d’intensité. Ils apparaissent souvent la nuit, notamment dans la deuxième partie, et peuvent être déclenchés par plusieurs facteurs comme le froid ou les changements brutaux de température, la présence d’un allergène (acariens, pollen, poils d’animaux, moisissures), une infection virale comme le rhume ou même l’exercice physique.

Comment diagnostiquer l’asthme chez l’enfant ?

Le diagnostic de l’asthme chez l’enfant repose sur une évaluation clinique approfondie associée à des examens complémentaires, notamment :

Un interrogatoire médical

Pour identifier les signes évocateurs de l’asthme, le médecin commence par un entretien détaillé avec vous et votre enfant. Il vous posera plusieurs questions pour mieux comprendre les symptômes et leurs déclencheurs.

• Quels sont les symptômes ?

• À quelle fréquence apparaissent-ils ?

• Y a-t-il des antécédents familiaux ?

• L’enfant a-t-il déjà eu des infections respiratoires fréquentes ?

• Quel traitement a-t-il déjà reçu ?

Un examen clinique

Le médecin réalise ensuite un examen clinique pour évaluer l’état respiratoire de votre enfant. Il va notamment :

• écouter les bruits pulmonaires à l’aide d’un stéthoscope pour détecter d’éventuels sifflements ou râles bronchiques ;

• observer la respiration de l’enfant, notamment la fréquence et l’effort fourni pour respirer ;

• rechercher des signes d’allergie associée, comme une rhinite, une conjonctivite ou un eczéma atopique.

Des examens complémentaires

Si l’examen clinique évoque un asthme, plusieurs tests peuvent être réalisés pour le confirmer et évaluer sa sévérité chez votre enfant.

La radiographie pulmonaire

Une radiographie du thorax peut être prescrite pour éliminer d’autres causes possibles des symptômes respiratoires, comme une infection pulmonaire ou une malformation des voies respiratoires. En dehors des crises, cette imagerie est généralement normale chez un enfant asthmatique.

Les épreuves fonctionnelles respiratoires (EFR)

Ces tests permettent de mesurer la capacité respiratoire de l’enfant et d’identifier une obstruction des bronches. Ils sont particulièrement utiles chez les enfants de plus de 6 ans, qui sont en mesure de suivre les consignes nécessaires. Il existe deux types d’épreuves :

• la spirométrie : cet examen consiste à mesurer la quantité d’air que les poumons peuvent contenir et la vitesse à laquelle l’enfant peut souffler. Le test est souvent répété après l’inhalation d’un bronchodilatateur pour voir si l’air circule mieux, ce qui permet de confirmer la réversibilité de l’obstruction bronchique ;

• la pléthysmographie : réalisée dans une cabine vitrée, elle permet une évaluation plus complète des capacités pulmonaires et est plus adaptée aux enfants entre 3 et 6 ans.

Le bilan allergologique

Chez les enfants asthmatiques, un terrain allergique est souvent impliqué. Pour identifier les allergènes responsables, un bilan allergologique peut être réalisé. Dans ce cas, le médecin peut opter pour :

• des tests cutanés : où il applique de petites gouttes d’allergènes suspects sur la peau de l’enfant, puis effectue une légère piqûre à travers chaque goutte. Une rougeur ou un gonflement indique une réaction allergique ;

• des analyses sanguines : dans certains cas, un dosage des IgE spécifiques et des éosinophiles permet de confirmer une hypersensibilité allergique.

Comment prévenir les crises d’asthme ?

Même si l’asthme ne peut pas être guéri, il est possible de réduire sa fréquence et son intensité chez votre enfant, en adoptant de bonnes habitudes.

Créer un environnement sain

• Aérez la maison au moins 10 minutes par jour, même en hiver.

• Évitez la fumée de cigarette, qui aggrave l’inflammation des bronches.

• Privilégiez des matelas antiacariens, lavez les peluches à 60°C et évitez les tapis épais.

• Évitez les produits irritants comme les parfums d’intérieur, désodorisants, nettoyants chimiques.

Encourager une bonne hygiène de vie

Adopter une bonne hygiène de vie est essentiel pour limiter les crises d’asthme et améliorer le bien-être de l’enfant. Une alimentation équilibrée joue un rôle clé en renforçant son système immunitaire et en réduisant les risques d’infections respiratoires, qui peuvent aggraver l’asthme.

De plus, un sommeil de qualité est indispensable, car la fatigue peut accentuer la sensibilité des bronches et rendre les crises plus fréquentes. Il est donc important de veiller à ce que votre enfant bénéficie d’un rythme de sommeil régulier et suffisant.

Enfin, bien que l’asthme puisse parfois limiter certaines activités, le sport ne doit pas être évité. Au contraire, une activité physique adaptée, tels que la natation, le vélo ou la marche à pied, permet d’améliorer la capacité respiratoire et de renforcer les muscles impliqués dans la respiration.

Suivre un traitement adapté

Un suivi médical rigoureux est essentiel pour contrôler l’asthme et limiter les crises chez l’enfant. Dès l’apparition des premiers symptômes, il est important de consulter un médecin afin d’établir un diagnostic précis et de mettre en place un traitement adapté. Une fois le traitement prescrit, il est primordial de le suivre attentivement et de s’assurer que votre enfant prend bien ses médicaments de fond, tels que les bronchodilatateurs ou les corticoïdes inhalés, si nécessaire.

Par ailleurs, apprendre à votre enfant à reconnaître les signes avant-coureurs d’une crise, lui permettra de réagir rapidement et d’éviter une aggravation des symptômes. Une bonne compréhension de son asthme et une prise en charge précoce sont les clés pour lui garantir une vie plus sereine et active.

L’asthme chez l’enfant peut être bien contrôlé grâce à une bonne prise en charge médicale et des ajustements au quotidien. En créant un environnement sain, en assurant un suivi médical rigoureux, vous permettez à votre enfant de vivre pleinement et sereinement malgré cette maladie.