Vivre avec une scoliose dégénérative après 60 ans - Heyme
Publication :  24 AVR. 2025
Mise à jour :  24 AVR. 2025
5 MIN
 

Vivre avec une scoliose dégénérative après 60 ans

Avec l’âge, la colonne vertébrale peut se déformer, entraînant une scoliose dégénérative. Fréquente chez les seniors, cette affection peut impacter la posture, provoquer des douleurs chroniques et limiter la mobilité. Face à cette réalité, un accompagnement précoce et sur mesure permet de limiter les impacts de la maladie et de préserver une bonne qualité de vie. 

 
 

Qu’est-ce que la scoliose dégénérative ?

La scoliose dégénérative, également appelée scoliose de l’adulte ou scoliose de novo, désigne une déformation progressive de la colonne vertébrale qui survient le plus souvent après 50 ans. Contrairement à la scoliose idiopathique qui survient durant la croissance sans cause précise, la scoliose dégénérative résulte d’un processus bien connu : le vieillissement naturel du rachis. 
Avec l’âge, les structures qui assurent la stabilité et la souplesse de la colonne vertébrale, disques intervertébraux, ligaments, muscles et articulations, subissent une usure progressive. Les disques perdent en hauteur et en élasticité, les ligaments deviennent moins flexibles, et les articulations vertébrales s’altèrent, entraînant parfois un déséquilibre postural. Cette dégradation mécanique peut provoquer une déviation latérale de la colonne vertébrale (scoliose), parfois associée à une inclinaison vers l’avant (cyphose) ou à une perte d’alignement global du tronc. 
La scoliose dégénérative touche principalement la région lombaire (bas du dos), mais elle peut également affecter d'autres segments du rachis. Bien que son évolution soit souvent silencieuse, cette pathologie peut devenir très handicapante, affectant durablement la mobilité et le bien-être des personnes âgées. 

Scoliose dégénérative : quels symptômes ? 

Les signes de la scoliose dégénérative apparaissent généralement de manière progressive et peuvent varier en intensité. Parmi les symptômes les plus fréquents : 

  • des douleurs lombaires ou dorsales, souvent asymétriques, survenant lors d'efforts ou en station debout prolongée ; 
  • une raideur matinale, traduisant une perte de souplesse de la colonne, s’atténuant généralement au cours de la journée ; 
  • des difficultés à se tenir droit, liées à une déformation posturale progressive ou à une faiblesse musculaire ; 
  • des douleurs irradiantes dans la jambe ou la cuisse, typiques d’une sciatique ou d’une cruralgie, dues à une compression nerveuse ; 
  • une fatigue musculaire, notamment dans le bas du dos ou les membres inférieurs, pouvant limiter l’endurance à la marche ; 
  • une diminution de la taille, causée par un tassement vertébral progressif ou une modification de l’alignement du tronc. 

Bien que discrets au départ, ces symptômes ont tendance à s’accentuer avec le temps et s’aggraver de manière significative s’ils ne sont pas pris en charge. 

Le diagnostic de la scoliose dégénérative

Le diagnostic de la scoliose dégénérative repose sur une évaluation médicale rigoureuse, généralement réalisée par un médecin généraliste, un rhumatologue ou un chirurgien orthopédiste. 
L’examen clinique permet d’observer la posture, d’évaluer la mobilité de la colonne vertébrale, de repérer d’éventuelles douleurs ou tensions musculaires, ainsi que de rechercher des signes de déséquilibre ou de compression nerveuse. 
Des examens d’imagerie sont ensuite prescrits pour confirmer le diagnostic, évaluer la gravité de la déformation et détecter d’éventuelles complications associées : 

  • radiographies : pour visualiser l’alignement de la colonne et mesurer l’angle de Cobb, qui quantifie l’importance de la courbure ; 
  • IRM (Imagerie par Résonance Magnétique) : pour évaluer l’état des disques intervertébraux, des nerfs et des tissus mous environnants ; 
  • scanner (TDM) : utile pour analyser plus finement les structures osseuses et repérer d’éventuelles lésions articulaires ou tassements vertébraux. 

Mise à part la scoliose dégénérative, ces examens peuvent également permettre de dépister d’autres complications telles que : 

  • une hernie discale ; 
  • une sténose du canal rachidien (rétrécissement du canal rachidien dans le bas du dos). 

Le suivi médical est essentiel. Bien que la scoliose dégénérative évolue lentement, elle peut, sans intervention adaptée, provoquer des douleurs invalidantes, une perte d’autonomie ou des troubles neurologiques. 
Un accompagnement régulier et multidisciplinaire permet de suivre l’évolution de la pathologie et d’ajuster les traitements en conséquence. 

Quels traitements pour soulager la scoliose dégénérative ?

La prise en charge de la scoliose dégénérative repose sur une approche globale, combinant des traitements médicamenteux et physiques ainsi que certaines pratiques de soins dites non conventionnelles (PSNC). L’objectif n’est pas de corriger totalement la courbure, mais de soulager les douleurs, préserver la mobilité et maintenir l’autonomie. 

Traitements médicamenteux : soulager la douleur 

Lorsque les douleurs deviennent trop intenses, un traitement médicamenteux peut être mis en place pour soulager la scoliose dégénérative. Il doit cependant être ajusté avec précaution, surtout chez les personnes âgées. Les options thérapeutiques incluent : 

  • les antalgiques de première intention (paracétamol), en cas de douleurs modérées ; 
  • les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), utiles lors de poussées douloureuses, mais à utiliser ponctuellement en raison des risques digestifs, rénaux ou cardiovasculaires ; 
  • les myorelaxants, pour détendre les muscles en cas de contractures douloureuses ; 
  • les infiltrations de corticoïdes, injectées localement (dans l’espace épidural ou autour des articulations) pour calmer une inflammation intense ou une compression nerveuse. 

Une surveillance médicale régulière est indispensable pour éviter les effets secondaires, notamment chez les personnes polymédiquées.

Kinésithérapie : la clé du mieux-être

La kinésithérapie constitue le pilier de la prise en charge non chirurgicale de la scoliose dégénérative. Un kinésithérapeute, idéalement spécialisé dans les pathologies rachidiennes, peut élaborer un programme personnalisé adapté à l’âge, à l’état physique et au degré de déformation. Les objectifs principaux étant de : 

  • renforcer la musculature profonde, notamment les muscles du dos, des abdominaux et des jambes, pour soutenir la colonne vertébrale et limiter les déséquilibres ; 
  • améliorer la souplesse articulaire et la mobilité, afin de conserver une gestuelle fonctionnelle au quotidien ; 
  • corriger les déséquilibres posturaux, en rééduquant les schémas de mouvement et en adoptant de meilleures habitudes ; 
  • réduire les douleurs, grâce à des techniques manuelles, des étirements spécifiques, des massages et parfois de l’électrothérapie. 

Activité physique adaptée : rester en mouvement

Même en cas de douleurs, rester actif est essentiel. L’inactivité aggrave la raideur, accélère la fonte musculaire et favorise la perte d’équilibre. En complément des séances de kinésithérapie, la pratique d’une activité physique régulière contribue à entretenir les capacités fonctionnelles et à réduire les douleurs chroniques. Parmi les activités recommandées : 

  • la marche quotidienne, avec ou sans bâtons, pour maintenir l’endurance et stimuler la musculature ; 
  • l’aquagym ou l’aquabike, qui permettent de bouger en douceur sans solliciter excessivement les articulations ; 
  • Le tai-chi et le yoga doux, idéaux pour travailler l’équilibre, la coordination, la respiration et la souplesse. 

Avant la reprise de toute activité physique, il est recommandé de consulter un médecin du sport ou un éducateur en activité physique adaptée (APA) afin d’établir un programme progressif et sécurisé, selon les capacités de chaque personne âgée. 

Thérapies complémentaires : renforcer le bien-être global 

Certaines pratiques alternatives peuvent compléter les soins traditionnels, en aidant à mieux gérer les douleurs résultant d’une scoliose dégénérative : 

  • l’ostéopathie ou la chiropraxie, peuvent apporter un soulagement temporaire en agissant sur les blocages articulaires et les tensions musculaires, à condition d’être pratiquées par des professionnels expérimentés ; 
  • l’acupuncture, issue de la médecine traditionnelle chinoise, cette pratique peut atténuer les douleurs chroniques et relâcher les tensions musculaires en rééquilibrant les énergies du corps ; 
  • les massages thérapeutiques, qui aident à relâcher les tensions musculaires profondes, à apaiser les douleurs localisées et à favoriser une meilleure circulation sanguine ; 
  • la sophrologie, la méditation ou la relaxation guidée, des approches douces qui permettent de mieux gérer la douleur au quotidien, d’apaiser l’anxiété liée à la maladie et de renforcer l’équilibre émotionnel. 

Bien qu’elles ne puissent pas remplacer les traitements médicaux, ces approches peuvent s’avérer très bénéfiques en améliorant notamment la qualité de vie au quotidien et en renforçant le bien-être de manière générale. 

la chirurgie : en dernier recours

Dans les cas les plus sévères, lorsque la douleur est insupportable malgré les traitements ou que la scoliose dégénérative évolue rapidement avec une compression nerveuse importante, une intervention chirurgicale peut être envisagée. Elle consiste généralement en une arthrodèse, c’est-à-dire une fusion entre deux ou plusieurs vertèbres afin de stabiliser et de corriger partiellement la déformation de la colonne vertébrale. 
Toutefois, chez les personnes de plus de 60 ans, cette opération reste une solution de dernier recours, les suites postopératoires étant assez lourdes et la récupération particulièrement longue. 
La décision chirurgicale doit donc s’appuyer sur une évaluation rigoureuse des bénéfices et des risques, en prenant en compte l’état de santé global du patient et de ses capacités de récupération. 

Quelques conseils pour mieux vivre avec une scoliose dégénérative au quotidien

Une bonne hygiène de vie, associée à des solutions pratiques, peut grandement améliorer le quotidien des personnes âgées touchées par la scoliose dégénérative. En les mettant en place, chaque senior pourra retrouver plus de confort jour après jour. 

  • Surveiller son poids : un excès de poids augmente la pression sur la colonne vertébrale et peut aggraver les douleurs. 
  • Éviter de porter des charges lourdes : privilégier les gestes sécurisés et demander de l’aide si nécessaire. 
  • S’hydrater régulièrement : une bonne hydratation aide à maintenir la souplesse des tissus et favorise le bon fonctionnement des articulations. 
  • Adopter une alimentation anti-inflammatoire : privilégier les fruits, légumes, poissons gras et huiles végétales, tout en limitant les produits ultra-transformés et riches en sucres ajoutés. 
  • Effectuer des contrôles médicaux réguliers : pour suivre l’évolution de la scoliose dégénérative et adapter les traitements en cas de besoin. 
  • Utiliser des orthèses : si recommandé, un corset souple peut temporairement aider à corriger la posture et à réduire la douleur. 
  • Opter pour des aides à la mobilité : une canne, un déambulateur ou un siège ergonomique peuvent améliorer le confort et sécuriser les déplacements quotidiens. 

Vivre avec une scoliose dégénérative après 50 ans peut être un défi, qu’il est tout à fait possible de relever. En adoptant une approche proactive, en optant pour une prise en charge adaptée et en adaptant son mode de vie, les seniors souffrant de cette pathologie pourront mener une vie à la fois épanouissante et active.

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