Le sexisme dans les études supérieures est un phénomène insidieux qui peut s’immiscer dans tous les aspects de la vie universitaire, allant des interactions en classe aux relations avec le corps professoral. Quels sont les moyens pour se protéger et agir contre cette forme de discrimination ? 

Comprendre le sexisme en milieu académique

Le sexisme dans l’enseignement supérieur est un problème complexe et multiforme, qui se manifeste de manière subtile ou flagrante, aussi bien lors d’interactions quotidiennes que lors de décisions structurelles prises au sein des institutions académiques. Les remarques déplacées, souvent déguisées sous le couvert de l'humour ou de l'ignorance, peuvent banaliser et renforcer les stéréotypes de genre. Par exemple, des commentaires sur l'apparence physique d'une étudiante, des blagues sur les femmes dans des filières considérées comme "masculines", ou encore des allusions à l'incapacité supposée des femmes à réussir dans certains domaines sont autant d’exemples concrets de comportements sexistes. 

La discrimination de genre peut également se traduire par un traitement inégal en termes d'opportunités académiques, comme la répartition des responsabilités au sein des projets de groupe, la participation en classe, ou l'accès à des stages et des programmes d'échanges. Les femmes peuvent se voir refuser des opportunités simplement en raison du fait qu’elles sont des femmes.

Le harcèlement sexuel est une forme plus grave de sexisme. Il peut inclure des avances non désirées, des commentaires sexuels explicites, ou des pressions pour obtenir des faveurs sexuelles en échange de bonnes notes ou de recommandations. Ce type de comportement crée un climat de peur et d’insécurité, impactant gravement la santé mentale et physique des victimes, ainsi que leur capacité à s’investir pleinement dans leurs études. 

Par ailleurs, la dévalorisation des compétences sur la base du genre se manifeste lorsqu’une étudiante voit ses réalisations minimisées ou attribuées à des facteurs externes, tels que la chance, plutôt qu’à son propre mérite. Ce phénomène, souvent alimenté par des biais inconscients, peut se traduire par une sous-estimation systématique des capacités des femmes, limitant ainsi leur progression académique et professionnelle.

Victime ou témoin : comment réagir en cas de comportements sexistes ? 

Les comportements sexistes peuvent provenir de divers acteurs au sein du milieu académique. Les professeurs, en raison de leur position d'autorité, peuvent parfois perpétuer des attitudes sexistes consciemment ou inconsciemment, en adoptant des comportements inappropriés envers les étudiants ou étudiantes. Les camarades de classe, influencés par des stéréotypes de genre profondément enracinés, peuvent également participer à cette dynamique en excluant le genre féminin de leurs activités académiques ou sociales. 
Ainsi, lorsque tu es confronté à une situation de sexisme, il est essentiel de réagir rapidement et de ne pas laisser passer cette attitude discriminatoire. Voici les étapes à suivre dans ce cas : 

    1. Identifier et nommer le comportement sexiste : il est crucial de reconnaître le sexisme pour ce qu’il est. Cela permet de ne pas minimiser ou excuser un comportement inapproprié. 

    2. Garder des preuves : si possible, collecte des preuves du comportement sexiste (captures d'écran, enregistrements, témoins). Ces éléments seront précieux pour signaler l'incident. 

    3. Parler à un proche ou un conseiller : discuter de cette situation avec une personne de confiance peut t’aider à y voir plus clair et à obtenir un soutien moral. De nombreuses universités ont aussi des services de conseil ou des référents contre les violences sexuelles et sexistes. 

    4. Signaler l'incident : les établissements d'enseignement supérieur ont généralement des procédures pour signaler les comportements sexistes. Cela peut inclure un dépôt de plainte auprès de l'administration, un recours aux associations étudiantes, ou encore une alerte via une plateforme dédiée. 

Pour mieux comprendre ce que peuvent ressentir les victimes de sexisme, prenons le cas de Clara, une étudiante en deuxième année de licence d’informatique, une filière majoritairement masculine dans son université. En tant que seule femme, lors de chaque projet de groupe, ses camarades la sous-estiment systématiquement en lui attribuant des tâches dites "administratives", comme la prise de notes et l'organisation des réunions. 

Clara fait donc face à une dévalorisation systématique de ses compétences basée sur des stéréotypes de genre. Dans ce cas, la charge émotionnelle et psychologique peut être lourde à porter. Dans un contexte aussi éprouvant, l’accès à un soutien psychologique peut s’avérer crucial. En cherchant de l’aide, Clara découvre le Pack Bien-être de HEYME, qui lui permet de bénéficier d’un forfait de 100€/an pour le remboursement de consultations psychologiques. Grâce à ce soutien psychologique, Clara parvient à gérer ses émotions, à surmonter le traumatisme lié à ces comportements sexistes, et à trouver des moyens d’affirmer ses compétences dans un milieu dominé par des stéréotypes de genre. Elle apprend à poser des limites et à défendre sa place en tant que femme dans une filière technique, sans laisser les comportements sexistes impacter son bien-être mental. 

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Sexisme et comportements sexistes : les ressources à disposition 

Les universités et grandes écoles disposent souvent de ressources spécifiques pour lutter contre les comportements sexistes. Ces ressources peuvent inclure : 

• des cellules d’écoute et de médiation : ces structures sont dédiées à l'écoute des victimes de sexisme ou de harcèlement et peuvent aider à résoudre les situations de manière anonyme ; 

• des associations étudiantes : de nombreuses associations luttent contre les discriminations et offrent un soutien aux victimes. Elles peuvent aussi organiser des ateliers de sensibilisation et des formations afin de prévenir les comportements sexistes ; 

• des dispositifs d'accueil et d'accompagnement : certaines universités permettent aux étudiants victimes de sexisme, de bénéficier d’un accompagnement médical, psychologique et juridique. 

Stratégies de lutte contre le sexisme dans l’enseignement supérieur 

Face au sexisme en milieu universitaire, il ne suffit pas de réagir seulement aux comportements inappropriés. Il est tout aussi important d’adopter une approche proactive pour contribuer à un environnement académique inclusif, respectueux et équitable. 

Participer ou organiser des ateliers de sensibilisation 

Organiser ou participer à des ateliers sur le sujet permet d’ouvrir un dialogue constructif et d’encourager un changement de mentalité. Ces ateliers peuvent aborder des thèmes variés, tels que les biais inconscients, le harcèlement sexuel ou la manière dont les stéréotypes de genre affectent l’expérience académique.

Plaider pour des politiques inclusives

En tant qu’étudiant, tu peux suggérer à l’administration d’adopter des mesures concrètes pour éradiquer le sexisme institutionnalisé. Cela peut inclure l’intégration de modules sur l’égalité des sexes dans les cursus ou encore l’installation de cellules de signalement contre les violences sexistes et sexuelles.

Encourager la diversité dans les disciplines

Certaines filières académiques restent largement dominées par les hommes. Il est essentiel de promouvoir la diversité au sein de ces disciplines en encourageant et soutenant les étudiantes à s’engager dans ces domaines. Cela peut se faire par la création de réseaux de mentorat ou encore l’organisation d’événements qui mettent en valeur des modèles de réussite. 
 
La lutte contre le sexisme dans l’enseignement supérieur est un combat de longue haleine qui nécessite l'engagement de tous les acteurs de la communauté universitaire. En agissant à tous les niveaux, il est possible de créer un environnement plus juste et égalitaire où chaque étudiant(e) peut s'épanouir pleinement.