Au fil des ans, la santé mentale des jeunes, en milieu scolaire ou professionnel, est devenue une préoccupation majeure. Face à cette réalité, il est crucial de briser le silence lorsqu'une personne traverse une crise suicidaire. Mieux comprendre cette problématique nous permet de jouer un rôle clé dans la prévention du suicide.

Qu’est-ce qu’une crise suicidaire ?  

La crise suicidaire est un état de détresse psychologique extrême au cours duquel une personne envisage sérieusement de mettre fin à sa vie. Elle est caractérisée par des idées noires, oscillant entre désespoir et impuissance, souvent exacerbées par des troubles mentaux, tels que la dépression, l'anxiété, ou la schizophrénie. Il s’agit d’une situation complexe et sensible, qui peut toucher n'importe qui, indépendamment de l'âge, du sexe ou du statut social.  

Il est donc nécessaire de comprendre qu’une crise suicidaire n'est pas simplement une manifestation d'égoïsme ou de faiblesse, mais plutôt le résultat d'un mal-être profond et d’une souffrance psychologique souvent difficile à exprimer.  

La compréhension de cette problématique est cruciale, tant sur le plan individuel que sociétal, car son impact n’est pas seulement individuel, mais s'étend à toute la société, affectant famille, amis et communauté. D’où la nécessité d'identifier les signes précurseurs chez les personnes en détresse dont la santé mentale peut être largement affectée.

Crise suicidaire : les facteurs de risque 

La crise suicidaire ne survient pas soudainement ! En effet, plusieurs facteurs peuvent favoriser son apparition. Parmi les principaux : 

• les troubles psychologiques : tels que la dépression, l’anxiété, les troubles bipolaires ou la schizophrénie ; 

• les traumatismes passés : comme des violences physiques ou sexuelles, un deuil mal géré, ou des ruptures relationnelles ; 

• les problèmes sociaux et économiques : le chômage, le précarité financière, l’isolement social ou l’absence de soutien familial, jouent un rôle clé dans la manifestation d’une crise suicidaire ; 

• les addictions (alcool, drogues et jeux d’argent) ainsi que certaines maladies chroniques augmentent la vulnérabilité face aux pensées suicidaires. 

Enfin, les personnes ayant des antécédents de tentatives de suicide ou un entourage familial marqué par des troubles mentaux sont également plus vulnérables. La prise en compte de ces facteurs de risque est essentielle pour identifier les personnes les plus exposées afin d’agir le plus rapidement possible avant qu’une crise suicidaire ne survienne. 

Pensées et crises suicidaires : les jeunes de plus en plus touchés …

Les études en santé mentale révèlent une augmentation préoccupante des pensées et crises suicidaires chez les jeunes, le suicide étant la 3ème cause de mortalité chez les 15-29 ans. Ce phénomène s'explique par un ensemble de facteurs liés aux évolutions de notre société. 

Les pressions académiques, sociales et professionnelles s'intensifient, plaçant de nombreux jeunes dans une quête incessante de performance et de perfection. Parallèlement, l'accès constant aux réseaux sociaux amplifie ces tensions : les comparaisons constantes avec des représentations idéalisées de réussite et de bonheur, combinées aux risques de cyberharcèlement, renforcent un sentiment d'inadéquation et de solitude. Ce mal-être est souvent aggravé par la peur de l'échec et la difficulté à demander de l'aide, par crainte d'être jugé ou stigmatisé. 

De plus, la pandémie de COVID-19 a accentué ces fragilités psychologiques. L’isolement prolongé, la perte de repères sociaux, l’incertitude face à l’avenir et l’absence de soutien émotionnel immédiat ont entraîné une augmentation des symptômes d’anxiété et de dépression chez les jeunes. 

Par ailleurs, le silence qui entoure encore trop souvent la santé mentale des jeunes contribue également à aggraver la situation. Beaucoup hésitent à exprimer leur mal-être par peur d'être incompris ou marginalisés. Cette culture du silence renforce l'isolement des personnes en détresse, les privant de l'aide dont elles ont besoin. 

Crise suicidaire : reconnaître les signes avant-coureurs 

La reconnaissance des signes d'une crise suicidaire est une étape importante pour intervenir de manière précoce et efficace.  

Les signes émotionnels

Ils peuvent se manifester par des changements soudains dans le comportement d'une personne. Des indices tels que le repli sur soi, la perte de gout de toutes sortes d’activités, des sautes d'humeur fréquentes, une irritabilité accrue ou encore une tristesse persistante, peuvent être des indicateurs de détresse émotionnelle.  

Il est impératif de prêter attention à ces signes, car ils peuvent suggérer de manière indirecte, une souffrance intérieure très profonde. De plus, certaines phrases ou expressions utilisées sont des indicateurs supplémentaires, à prendre en compte.   

Des déclarations, sur le désespoir, la solitude, ou le fait d’être une charge pour les autres ne doivent pas être ignorées. Tout comme, les allusions répétées à la mort, même de manière détournée, peuvent également constituer des signes alarmants quant à une éventuelle crise suicidaire.  

Il est essentiel de créer un espace sûr où les jeunes et les personnes de manière générale, peuvent exprimer leurs émotions sans crainte de jugement, favorisant ainsi une communication ouverte.  

Les signes physiques

Ces signes peuvent souvent révéler des indices subtils mais significatifs. Des troubles du sommeil et de l'alimentation, tels qu'une perte d'appétit marquée ou une insomnie persistante, peuvent signaler une détresse psychologique et indiquer un profond un mal-être.  

Les modifications dans l'appétit, entrainant une perte ou un gain de poids significatif peuvent également refléter des difficultés émotionnelles profondes.  

Par ailleurs, les personnes souffrant d’une crise suicidaire peuvent présenter des signes de négligence personnelle, montrant un désintérêt pour leur apparence physique et leur hygiène. Des changements d’attitude, comme un manque d'énergie ou une fatigue constante, peuvent également indiquer un déséquilibre émotionnel.  

L'observation attentive de ces signes, surtout lorsqu'ils se manifestent simultanément, peut clairement laisser penser qu’une personne est en proie à des pensées suicidaires. 

Cependant, reconnaître ces signaux d’alarme n’est qu’une première étape. Il est donc nécessaire d’agir en conséquence afin de fournir un soutien significatif à ceux qui en ont désespérément besoin.  

Pour illustrer l’importance d’une intervention rapide et adaptée, prenons l’exemple de Lisa, 22 ans, étudiante en deuxième année d’université. Elle ressent une pression constante pour réussir ses examens et répondre aux attentes de sa famille. Depuis plusieurs mois, elle se sent dépassée, isolée et en proie à des crises suicidaires. Un jour, après avoir exprimé son mal-être à une amie proche, celle-ci lui parle du Pack Bien-être HEYME qui comprend un forfait de 100 € permettant le remboursement de 4 consultations psychologiques. 
 
En y souscrivant, Lisa a pu consulter un psychologue pour la première fois. Pendant cette consultation, elle a trouvé un espace sûr pour exprimer ses émotions et a commencé à comprendre les causes profondes de son mal-être. Les échanges avec ce professionnel lui ont permis de se sentir écoutée, soutenue, et de mettre en place des stratégies pour retrouver un équilibre émotionnel. 
 
Grâce au Pack Bien-être HEYME, Lisa a donc pu entamer un véritable processus de reconstruction afin de surmonter cette période difficile et envisager l’avenir avec plus de sérénité. 

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Comment réagir et vers qui se tourner ? 

Lorsqu'une crise suicidaire se profile, agir et réagir peuvent faire toute la différence.  

En cas d'urgence imminente, il est essentiel de montrer son soutien, de rester physiquement proche pour pouvoir intervenir en cas de besoin, d’être calme et de faire preuve d’empathie. La pratique de l’écoute active, sans jugement, peut également être fondamentale au moment d’offrir un soutien significatif à la personne en détresse.  

Parallèlement, il est recommandé de contacter immédiatement les numéros d'urgence, tels que le 3114 (numéro national de prévention du suicide), le 15 (SAMU) ou le 112 (numéro d’appel d’urgence européen), afin de solliciter une intervention professionnelle. Ces services d'urgence accessibles 24h/24, offrent une assistance immédiate.   

Cependant, la consultation de professionnels de la santé mentale reste une étape indispensable. Psychologues, psychiatres, ou travailleurs sociaux peuvent fournir un soutien spécialisé.  

Pour ceux et celles qui sont à la recherche d’un service d’écoute ou de tchat anonyme, plusieurs plateformes offrent un espace confidentiel à travers lequel elles pourront exprimer leurs sentiments, leur désespoir ou leur mal-être, à savoir :   

• Fil Santé Jeunes : un service gratuit et anonyme pour les 12-25 ans, offrant une permanence d’écoute téléphonique tous les jours de 9h à 23h au 0 800 235 236, ainsi qu’un tchat individuel tous les jours de 9h à 22h. 

• Dites Je suis Là : une plateforme nationale de prévention du suicide fournissant au grand public, numéros d’urgence, annuaires et lieux de consultation afin d’agir lorsqu’un proche est en crise suicidaire. 

• Suicide Écoute : un service d’écoute anonyme joignable 24h/24 et 7j/7 au 01 45 39 40 00, pour les personnes qui ont des idées suicidaires. 

• SOS Suicide Phénix : une plateforme offrant un accueil et une écoute anonyme 7j/7 de 13h à 23h au 01 40 44 46 45, à toute personne obnubilée par des idées suicidaires. Une permanence d’écoute par messagerie est également accessible sur le site Internet de l’association.  

Enfin, soulignons l'importance d’un accompagnement professionnel et d’un suivi régulier après une crise suicidaire. Qu'ils soient assurés par des professionnels de la santé mentale, des groupes de soutien ou par le biais du cercle familial ou amical, ces programmes de suivi jouent un rôle déterminant dans le processus de guérison. 

Prévention et sensibilisation, l’affaire et la responsabilité de tous

Prévention et sensibilisation émergent comme des piliers essentiels, dans la lutte contre la crise suicidaire, appelant à la responsabilité collective de chacun.   

Sensibiliser à la prévention du suicide à long terme va au-delà de la simple reconnaissance des signaux d'alarme, cela englobe la création d'un environnement favorable où la discussion de sujets touchant à la santé mentale est encouragée, sans jugement ni stigmatisation.  

En mettant l'accent sur l'éducation, la communication et l’inclusion, il sera possible de bâtir des bases solides pour prévenir ces crises dévastatrices.  

Ensemble, à travers la sensibilisation et la promotion de la santé mentale, nous pourrons jouer un rôle significatif dans la construction d'un réseau de soutien solide, capable de venir en aide à ceux qui en ont réellement besoin.

Faire face à une crise suicidaire requiert un engagement collectif basé sur la sensibilisation, l’action et le soutien, afin de créer une société où la compassion prévaut et où chacun se sentira soutenu en cas de détresse mentale.