Thyroïde chez la femme après 50 ans : pourquoi la surveiller ? - Heyme
Publication :  18 AVR. 2025
Mise à jour :  18 AVR. 2025
8 MIN
 

Thyroïde chez la femme après 50 ans : pourquoi la surveiller ?

Avec l’âge, le corps change et la thyroïde, pilier de l’équilibre métabolique, devient une alliée à ne pas négliger, surtout chez la femme. Après 50 ans et à la ménopause, ses dérèglements peuvent passer inaperçus alors qu’ils impactent l’énergie, l’humeur et la santé en général. D’où l’importance de la surveiller de près. 

 

Pourquoi la thyroïde est-elle plus vulnérable après 50 ans ? 

La thyroïde est une petite glande essentielle qui produit des hormones, comme la triiodothyronine (T3) et la thyroxine (T4). Ces hormones jouent un rôle clé dans de nombreuses fonctions de notre corps. En prenant de l’âge, il arrive que la thyroïde fonctionne moins bien ou, au contraire, qu’elle s’emballe, ce qui peut provoquer des déséquilibres aux conséquences parfois gênantes au quotidien. 

Un lien étroit avec la ménopause 

Les changements hormonaux liés à la ménopause ont un impact direct sur la thyroïde, chez la femme. La baisse des œstrogènes peut perturber son fonctionnement et aggraver certains symptômes, comme : 

  • une fatigue plus importante ; 
  • Une prise de poids sans raison apparente ; 
  • une sensibilité accrue au chaud ou au froid ; 
  • des sautes d’humeur ou une irritabilité. 

Un métabolisme qui ralentit avec l’âge 

En vieillissant, notre métabolisme a tendance à ralentir naturellement. Ce phénomène peut amplifier les effets d’un dérèglement de la thyroïde, surtout chez la femme. Par exemple, si la thyroïde est trop peu active, on peut se sentir encore plus fatigué ou avoir du mal à digérer. À l’inverse, si elle est trop active, cela peut entraîner une agitation excessive ou des palpitations. 

Un ralentissement naturel de l’absorption des nutriments 

Avec l’âge, l’organisme a parfois plus de difficulté à absorber certains nutriments essentiels comme l’iode, le sélénium, le zinc, le fer, ou encore les vitamines B et D. Tous ces nutriments sont indispensables au bon fonctionnement de la thyroïde. 

Une vulnérabilité accrue aux maladies auto-immunes 

En vieillissant, notre système immunitaire peut parfois se dérégler, ce qui augmente le risque de développer des maladies auto-immunes touchant la thyroïde. Parmi les plus courantes, on trouve : 

Les troubles de la thyroïde les plus fréquents chez la femme après 50 ans 

L’hypothyroïdie : un métabolisme au ralenti 

Après 50 ans, l’hypothyroïdie est le trouble de la thyroïde le plus fréquent chez la femme. Il résulte d’une production insuffisante d’hormones thyroïdiennes, ce qui ralentit le métabolisme et entraîne divers symptômes pouvant impacter la qualité de vie. 

Symptômes caractéristiques de l’hypothyroïdie 

Les signes les plus fréquents incluent : 

  • une fatigue persistante, même après une nuit complète de sommeil ; 
  • une prise de poids inexpliquée malgré une alimentation stable ; 
  • une sensation de froid intense, souvent au niveau des extrémités ; 
  • une peau sèche, des cheveux plus fins et des ongles cassants ; 
  • des troubles de la mémoire et des difficultés de concentration ; 
  • des douleurs musculaires et articulaires pouvant être confondues avec des symptômes de l’arthrose ; 
  • une constipation fréquente et un ralentissement du transit intestinal ; 
  • une tendance accrue à la déprime, à l’irritabilité, voire à des épisodes dépressifs. 

Les risques de l’hypothyroïdie non traitée 

Lorsqu’elle n’est pas prise en charge, l’hypothyroïdie peut entraîner des complications sur le long terme, notamment : 

  • une augmentation du taux de cholestérol, favorisant les maladies cardiovasculaires ; 
  • une élévation de la pression artérielle, augmentant le risque d’hypertension ; 
  • une diminution de la densité osseuse, ce qui accroît le risque d’ostéoporose et de fractures ; 
  • un ralentissement des fonctions cognitives, pouvant affecter la mémoire et la concentration. 

Un bilan sanguin permet de mesurer le taux de TSH, indicateur du bon fonctionnement de la thyroïde chez la femme. En cas de déséquilibre, un traitement hormonal substitutif à base de lévothyroxine peut être prescrit pour rétablir un fonctionnement optimal de la glande thyroïde. Un suivi médical régulier est essentiel pour ajuster la posologie en fonction de l’évolution de la pathologie et des besoins individuels de chaque femme. 

L’hyperthyroïdie : un organisme en surrégime 

À l’inverse de l’hypothyroïdie, l’hyperthyroïdie est caractérisée par une production excessive d’hormones de la thyroïde, ce qui entraîne une accélération des fonctions de l’organisme de la femme. Ce trouble peut apparaître à partir de 50 ans, notamment en cas de maladie de Basedow ou de nodules thyroïdiens hyperactifs. 

Symptômes caractéristiques de l’hyperthyroïdie 

Les signes les plus courants incluent : 

  • une perte de poids soudaine et inexpliquée, sans changement des habitudes alimentaires ; 
  • des palpitations cardiaques, une sensation de cœur qui bat trop vite ou de manière irrégulière ; 
  • une nervosité accrue, une irritabilité excessive et une anxiété persistante ; 
  • une hypersudation, des bouffées de chaleur et une intolérance aux températures élevées ; 
  • une fragilité osseuse, augmentant le risque de fractures ; 
  • une faiblesse musculaire, pouvant rendre certaines activités du quotidien plus difficiles. 

Les conséquences d’une hyperthyroïdie  

Sans prise en charge, l’hyperthyroïdie peut entraîner des répercussions importantes sur la santé : 

  • un risque accru de troubles cardiovasculaires, dont la fibrillation auriculaire et l’insuffisance cardiaque ; 
  • une perte accélérée de la masse osseuse, favorisant l’ostéoporose ; 
  • une aggravation des symptômes psychologiques, notamment l’anxiété et l’insomnie ; 
  • dans les cas sévères, une crise thyrotoxique, une urgence médicale nécessitant une prise en charge immédiate. 

Les autres facteurs de risques des troubles de la thyroïde 

Outre l’âge et les déséquilibres hormonaux, plusieurs éléments peuvent augmenter les risques de dysfonctionnements de la thyroïde chez la femme. Voici quelques-uns des principaux facteurs à surveiller. 

Les antécédents familiaux  

Si des membres de votre famille ont souffert de troubles de la thyroïde, votre risque en tant que femme d’en développer à votre tour est plus élevé. Si un parent proche (mère, sœur, grand-mère) a eu un problème thyroïdien, il est conseillé de réaliser des bilans réguliers, surtout après 50 ans. 

Le stress et le manque de sommeil 

Le stress chronique et le manque de sommeil sont deux facteurs souvent sous-estimés, mais ils jouent un rôle clé dans le fonctionnement de la thyroïde chez la femme. 

  • Le stress prolongé stimule la production de cortisol, une hormone qui peut perturber l’équilibre des hormones thyroïdiennes. 
  • Le stress peut également aggraver les maladies auto-immunes qui affectent la thyroïde, comme la thyroïdite de Hashimoto. 
  • Un sommeil insuffisant empêche le corps de réguler correctement ses fonctions hormonales, y compris celles de la thyroïde. 

Les carences nutritionnelles 

L’alimentation joue un rôle crucial dans la santé de la thyroïde de la femme, car certains nutriments sont indispensables à la production des hormones thyroïdiennes. Parmi les nutriments essentiels, on trouve : 

  • l’iode : nécessaire à la synthèse des hormones thyroïdiennes. Une carence peut provoquer une hypothyroïdie. On le trouve dans le sel iodé, les fruits de mer et les algues ; 
  • le sélénium : protège la thyroïde de la femme du stress oxydatif et participe à la conversion des hormones thyroïdiennes. Présent dans les noix du Brésil, les poissons et les œufs ; 
  • le zinc : essentiel à la régulation hormonale et au métabolisme thyroïdien. On le retrouve dans les viandes, les crustacés et les graines de courge. 

La prise de certains médicaments 

Certains traitements médicamenteux peuvent affecter la thyroïde chez la femme, soit en perturbant la production hormonale, soit en interférant avec l’absorption de l’iode. Notamment : 

  • le lithium : souvent prescrit en psychiatrie, il peut ralentir la production des hormones thyroïdiennes et favoriser l’hypothyroïdie ; 
  • les traitements à base d’iode : un excès d’iode peut autant perturber la thyroïde chez la femme qu’une carence, augmentant le risque d’hyperthyroïdie ; 
  • certains traitements cardiovasculaires, comme l’amiodarone, peuvent interférer avec l’équilibre thyroïdien. 

Les traitements des troubles de la thyroïde 

Le traitement des troubles de la thyroïde chez la femme dépend du type de dysfonctionnement diagnostiqué. L’objectif est de rétablir un équilibre hormonal optimal pour éviter les complications et améliorer la qualité de vie. Voici les principales approches thérapeutiques utilisées en cas d’hypothyroïdie et d’hyperthyroïdie. 

Traitement de l’hypothyroïdie 

Le traitement standard repose sur la lévothyroxine sodique (Levothyrox®, Euthyrox®, L-Thyroxin Henning®), un médicament qui remplace l’hormone thyroïdienne T4 manquante. 

Ce traitement apporte une dose stable de T4, qui est convertie en T3 (forme active) par l’organisme et permet de normaliser le métabolisme et de réduire les symptômes (fatigue, prise de poids, frilosité…). 

Le traitement est généralement à prendre à vie pour maintenir un taux stable d’hormones thyroïdiennes, et la prise du médicament doit se faire à jeun, au moins 30 minutes avant le petit-déjeuner, pour une absorption optimale. 

Traitement de l’hyperthyroïdie 

Le traitement d’une hyperthyroïdie repose sur trois approches : 

Médicaments antithyroïdiens de synthèse 

Les antithyroïdiens de synthèse (Carbimazole, Thiamazole, Propylthiouracile) bloquent la production d’hormones thyroïdiennes en freinant l’activité de la glande. Ceci permet un retour progressif à un fonctionnement normal. 

Le traitement est temporaire (entre 6 à 18 mois) selon la cause sous-jacente. 

Traitement par iode radioactif 

L’iode radioactif (I-131) est utilisé pour détruire progressivement les cellules thyroïdiennes hyperactives. C’est une méthode efficace, souvent utilisée en cas de maladie de Basedow ou de nodules toxiques. Cependant, elle peut induire une hypothyroïdie définitive nécessitant un traitement substitutif à vie. 

Chirurgie thyroïdienne (thyroïdectomie) 

En dernier recours, une ablation partielle ou totale de la thyroïde peut être envisagée chez la femme souffrant de :  

  • goitre volumineux ou de nodules thyroïdiens compressifs ; 
  • hyperthyroïdie résistante aux traitements médicamenteux ; 
  • cancer thyroïdien suspecté ou avéré. 

Approches complémentaires pour soutenir la thyroïde 

En complément des traitements médicaux, certaines mesures peuvent aider à préserver la santé de la thyroïde chez la femme : 

  • une alimentation adaptée qui favorise les aliments riches en iode, sélénium et zinc et évite les excès d’aliments goitrogènes (soja, manioc…) qui peuvent perturber l’absorption de l’iode ; 
  • une amélioration du sommeil pour limiter l’impact du cortisol sur la thyroïde de la femme ; 
  • un exercice modéré aide à réguler les hormones thyroïdiennes et à limiter la prise ou la perte de poids excessive.

Surveiller sa thyroïde après 50 ans est une démarche essentielle pour chaque femme afin de préserver sa santé et son bien-être sur le long terme. Un suivi médical régulier, associé à une alimentation équilibrée et à un mode de vie sain, permet de prévenir d’éventuels déséquilibres hormonaux et de traverser cette étape de la vie avec sérénité et énergie.

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